Google aide les avocats et banque d’images à s’enrichir

Si vous avez un site internet, ou un blog, et que vous avez été peu précautionneux dans l’utilisation de photos, que vous pensiez libre de droit, vous avez sans doute reçu une lettre d’un cabinet d’avocat dont le seul objectif est de vous soutirer le maximum de sous pour lui et l’ayant droit (souvent une société de banque d’image). Car les images libres de droit ne courent pas les rues.

D’ailleurs, certaines banques d’images mettent des images sans « watermark », ces traces visibles et intégrées également dans la description de l’image sur le net dans l’espoir qu’un pigeon les télécharge, se fasse prendre par le robot de la banque d’image en question puis se fasse délester de quelques sous pour usage abusif de l’image. C’est beau le net…. Maintenant Google vient de passer à l’étape d’après, en enlevant automatiquement toutes ces watermarks… En effet, retirer la protection du droit d’auteur et republier une photographie sans crédit ? Facile pour Google. Une des équipes de R&D de Google a présenté un projet, lors d’une conférence à Hawaï, d’intelligence artificielle. Il s’agit de ce que l’on appelle la vision par ordinateur, ce domaine consiste à permettre aux ordinateurs d’analyser, traiter et comprendre une ou plusieurs images. Dans le cas précis de Google, il s’agit d’analyser les watermarks rajoutés sur les photographies, de les enlever et de pouvoir recréer l’image derrière. Bien évidemment, Google ne livre pas ses secrets mais revient sur cette annonce dans un post sur un des blogs du groupe. Les Googlers expliquent ainsi que leur algorithme fonctionne sans intervention humaine, il détecte automatiquement le watermark et l’efface. Ils ont surtout mis en évidence une faille de sécurité. Pour résoudre ce problème et créer des protections du droit d’auteur plus fortes pour les images sur le Web, Google suggère d’ajouter des éléments aléatoires. Cependant, vous ne pouvez pas simplement modifier l’emplacement du watermark, ou apporter des modifications à son opacité. Selon l’équipe en charge de ce projet, vous devez apporter des modifications qui laisseront des artefacts visibles après le processus de suppression. Cela inclut l’ajout de « perturbations géométriques aléatoires » – déformant efficacement le texte et les logos utilisés.

En tant qu’utilisateur d’images, préparez-vous à vous faire avoir, et à recevoir un courrier d’avocat pour quelques sous…. Siouplait.

Mise à jour de l’algo de Google depuis le 25 juin

Google semble avoir déployé une grande mise à jour de l’algorithme de recherche à partir du dimanche 25 juin. John Mueller de Google a déclaré: « Nous faisons des mises à jour tout le temps », lorsqu’on lui a demandé spécifiquement la spéculation autour d’une mise à jour Google. À mon avis, il y a eu une mise à jour d’algorithme sur les classements de recherche de Google au cours des derniers jours qui se déroule encore.

Google techniquement ne l’a pas confirmé, en dehors de la réponse typique de John Mueller à toute question concernant une mise à jour d’algorithme. Mais en fonction du bavardage de l’industrie que j’ai suivi de près et des outils automatisés de suivi de Mozcast, SERPMetrics, Algoroo, Advanced Web Rankings, Accuranker, RankRanger et SEMRush, entre autres outils, il semble qu’il y ait eu une véritable mise à jour de l’algorithme Google.

Encore une fois, l’équipe de RP de Google n’a pas officiellement confirmé cela en dehors du tweet de John Mueller.

Le Canada ordonne Google de désindexer un site et la porte ouverte sur la censure

La Cour suprême du Canada a ordonné à Google de désindéxer un site de commerce électronique à l’échelle mondiale. Cela crée un précédent désastreux qui ouvre la porte à d’autres gouvernements (et des parties privées) à travers le monde pour tenter de contrôler ou de censurer les résultats de recherche de Google. L’affaire était Google Inc. v. Equustek Solutions. Le demandeur, une petite entreprise de technologie en Colombie-Britannique, a poursuivi son ancien distributeur, qui revendait des versions contrefaites de ses produits en ligne. Une première injonction contre le défendeur n’a pas empêché le comportement. La présente affaire contre Google a été portée en appel, et la Cour suprême a accordé une injonction mondiale contre Google:

La Cour suprême du Canada a convenu avec la décision de la juridiction inférieure que le simple blocage ou la désindexation du site contrefacteur sur Google.ca n’appliquerait pas suffisamment l’injonction et justifiait ainsi l’interdiction globale contre l’entreprise. En pratique, le raisonnement de la cour peut être exact – semblable à la logique du régulateur de la vie privée française en ce qui concerne l’application du «droit à être oublié» à l’échelle mondiale. Cependant, c’est une mauvaise décision et établit un précédent terrible. Les entreprises et les gouvernements mécontents de la façon dont ils sont représentés dans les résultats de recherche pourraient chercher, à titre préventif ou quasi juridique, non seulement à censurer Google à l’échelle nationale, mais aussi à l’échelle internationale.

Des gouvernements comme l’Iran, le Pakistan, l’Arabie saoudite, la Russie ou la Chine pourraient adopter des lois exigeant l’élimination de contenu critique ou offensant qui est politiquement désagréable ou désagréable. Par exemple, la Chine pourrait chercher à censurer globalement les discussions politiques sur le Tibet ou le Dalai Lama. La Russie pourrait demander à Google de supprimer le contenu du piratage de l’élection de l’élection de la Russie ou de critique de Poutine, déstabilisant le régime. L’Arabie saoudite ou le Pakistan pourraient chercher à éliminer globalement le contenu critique de l’islam ou le Prophète Muhammad. Cela semble improbable ? Pourtant, c’est ce que la décision canadienne ouvre à la porte. En effet, les lois censurant Internet sous la juridiction d’un pays pourraient être étendues à l’échelle internationale en utilisant la logique du tribunal canadien: l’objectif prévu ne peut pas être atteint sans une application globale.

En fin de compte, le recours de Google serait de sortir complètement du pays.